Gros programme pour notre animateur en ce week-end du 16 septembre. Deux balades étaient à l’honneur dans les villages de Soumoy et de Senzeilles, deux localités déjà bien liées par le passé de leurs seigneurs respectifs.
Tout a commencé le samedi 16 septembre. Devant un public moins nombreux qu’à l’accoutumée, notre guide a emmené son groupe dans le beau et paisible village de Soumoy. Un tour avec pour titre « Soumoy, de son église à la révolution. »
L’église a été le premier point explicatif du tour. Belle bâtisse de style néo-gothique de 1820, elle est en fait la résultante de l’évolution d’une très ancienne chapelle datée de, au moins, l’an 1444. Utilisée comme morgue lors du début de la 2e Guerre mondiale, on y effectue encore l’un des derniers événements traditionnels dans notre région, la passée des âmes.
Le groupe est ensuite remonté vers le centre de la localité où une explication inédite sur l’histoire de l’enseignement et de l’école de Soumoy a été proposée. Une école bâtie premièrement dans un grand bâtiment qui a fait aussi office de presbytère et de maison communale à partir de 1844. Le monument aux morts dédié au seul Soumoisien tué au combat lors des deux guerres, Sylvain Maître, puis l’histoire du relai du « Surmoy » ont été abordés.
Traversant les bois de Bironfosse, notre animateur s’est alors attaqué à un gros dossier. Afin d’expliquer et de contextualiser une bataille qui s’est déroulée à Soumoy en mars 1794, c’est d’abord la Révolution française puis la guerre de la première coalition qui ont été expliquées. Un exercice périlleux tant l’histoire de la fin du 18e siècle est très lourde en changements de sociétés.
Enfin, c’est le cimetière local qui a été présenté pour terminer la balade, où 6 tombes de soldats britanniques gisent fièrement depuis le mois de décembre 1918, quand une explosion d’obus a ôté la vie à des sapeurs du « Royal engineers » dans le parc du château de Soumoy.
Une très belle balade à la découverte de ce méconnu village de Soumoy.
Le lendemain, à Senzeilles, l’ASBL « Vie Esem » a proposé une balade mémorielle sur le thème du maquis de Senzeilles dont on fête les 80 ans de la création. Ils ont ainsi sollicité notre animateur pour venir y raconter l’histoire des maquisards et de la résistance belge à un public très nombreux.
Le groupe est parti depuis le château local de Senzeilles qui a fait office de véritable plaque tournante pour la résistance, les propriétaires, la famille Lehouck, étant de fervents patriotes. Après les discours des autorités et des représentants de « Vie Esem », notre animateur a débuté son guidage par une explication concrète sur la création des mouvements de résistance en Belgique. Une belle façon de rappeler l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont clandestinement œuvré pour mettre des bâtons dans les roues de l’occupant.
Partant en direction des bois du massif forestier de Cerfontaine, Tommy Delloge, notre guide, s’est arrêté à différentes places afin de raconter l’histoire du maquis de Senzeilles, de sa création à sa terrible fin qui a conduit trente personnes dans des camps de concentration. Des explications devant un large public aux écoutes de l’une des périodes les plus sombres de notre histoire.
La balade s’est ensuite arrêtée au monument dédié aux résistants qui se trouve à Neuville. Une magnifique sculpture érigée en 1946 non loin du lieu où les maquisards ont établi leur campement dans les bois. Une cérémonie officielle est venue honorer la mémoire des défunts avec un dépôt de fleurs, un passage de la Brabançonne et du chant des partisans.
Le groupe est ensuite revenu vers le centre de la localité de Senzeilles où notre guide a expliqué le fonctionnement des réseaux de résistance et les risques qui en ont coulé, et surtout un rappel sur l’aide apporté par la famille Lehouck aux résistants. Julien Lehouck, bourgmestre puis échevin de Senzeilles, l’un des responsables du maquis, a terminé pendu par les pieds dans l’horrible prison de Breendonck pendant que son fils Paul est décédé dans un camp de concentration. Seule la valeureuse épouse, Simone Gerbehaye, est sortie vivante de l’enfer du camp de Ravensbruck. Femme de valeur, elle a ensuite enchainé 5 mandats de bourgmestre à Senzeilles de suite et est devenue l’une des premières sénatrices de Belgique.
Un tour aux accents de devoir de mémoire qui a ébahi le public et qui a, espérons-le, réussi à raconter les dures années de la guerre qui n’est pourtant pas si lointaine. Notre liberté, nous la devons aux héros du passé.
Ainsi s’est achevé un beau week-end de balades dans l’Entité de Cerfontaine. Notre animateur remercie les participants aux deux balades et l’ASBL « Vie Esem » pour sa confiance.
La prochaine balade va clôturer la saison des promenades découvertes et va se tenir à Cerfontaine, le samedi 7 octobre. Inscription : 0471/011342.